dimanche 25 novembre 2012

Jonny Negron

Bon je sais pas grand chose de ce type si ce n' est qu' il est américain .

Jonny Negron :
http://jonnynegron.tumblr.com/















Et quelques pages d' une bd faite à 4 mains avec un autre dessineux Jesse Balmer .







mercredi 21 novembre 2012

autobiographies : Chester Brown Lionel Shriver Joe Matt






Petite news un peu plus passagère que les autres .
Faudrait que je parle un peu plus des coups de coeurs de manière assez simple, sans faire d' analyses ni rien (ce qui me prend quand même un putain de temps, même si ça m' est tres instructif)

J' ai relu "je ne t' ai jamais aimé" de Chester Brown .
Depuis le temps j' avais presque oublié l' histoire .

C' est une autobio qui raconte un passage de la vie de l' auteur . Durant sa jeunesse, au Canada,

La première fois que je l' avais lu, j' avais jamais essayé de faire un vrai scénar, en mettant un peu de moi et de ce que j' observais .
Je l' ai donc relu avec un autre regard . Et pendant la lecture j' ai pas arrêté de me dire, mais putain ces bollocks qu' il a . Comment il a pu écrire des trucs aussi personnels et douloureux .

Comment ce trou du cul a-t-il pu se montrer en tel trou du cul ?!
Son attitude de sociofreaks et son egoisme par rapport aux meufs .
Et surtout son rapport avec sa mère qui a clairement des problemes de santé mentale . Et lui qui s' en écarte, qui préfère être froid et distant . Jusqu' à sa mort où il n' arrive pas à lui dire qu' il l' aime, sachant que sa changerait peut-être tout pour sa mère, d' entendre ses mots .



Je l' accuse pas du tout hein . Je me retrouve même dans pas mal de comportements . On est tous des connards apres tout .
Mais je me demande vraiment comment il a  pu trouver la force de sortir ce genres d' histoires super intimes, où il se retrouve obligé de presenter des amis d' enfances, et même sa mère morte, sous des aspects misérables . Et surtout lui, comment il assume à ce point tous ses défauts .



Ca me fait penser à 2 choses .

D' abord une vidéo d' une scénariste (Lionel Shriver) que j' ai vu hier .






romanciere assez connue apparemment, mais je n' ai encore rien vu ni lu d' elle (ça ne saurait tarder avec "we need to talk about kevin")

Meme si je la connais pas, j' ai trouvé l' interview ultra pertinente, du début à la fin (c est un peu chiant c est en anglais) .
Le lien avec Chester Brown, c' est cette relation à l' autobiographie .


Concrètement, je pense qu' on peut séparer 2 types opposées d' histoires (avec toutes les nuances possibles entre les 2) :

- les histoires autobiographiques et biographiques (je veux dire par là qu' on s' inspire pas que de sa personne mais aussi des personnes qu' on connaît irl)
- les histoires qui se basent sur des modèles classiques de personnages
Ca c' est des extremes . Mais évidemment, la plupart des histoires sont un mélange des 2 .

Et je pense que plus on s' approche du côté autobiographie, plus on en chie . Pour plein de raisons .
Cette approche pour construire des personnages, pousse à chercher dans 2 directions : Chercher en soi . Et chercher dans les autres .

Chercher en soi est douloureux parcequ' on doit affronter des questions persos qu' on prefere eviter d' habitude, et qu' on doit se remémorer et décortiquer, des souvenirs qu' on prefererait oublier .

Chercher dans les autres n' est pas si douloureux en soit . Mais c' est le fait de l' exposer qui est difficile .
Quand on se décrit en connard, ça va . Mais quand on décrit les autres en connard, on devient soit même un enculé . (particulièrement pour les proches)

D' où la difficulté dont je parlais pour Chester Brown . comment il a réussi à chier sur tous ces potes, sur sa mère morte, et sur lui-même, comme ça ?
Là où je suis rassuré, c' est que Lionel Shriver dit dans l' interview, lorsqu' on lui demande comment elle créer ses persos, qu' elle est devenue lasse de sa propre personne comme sujet d' étude . et qu' elle est contente dans un sens, car c' est comme une sorte de réussite personnel, que d' arriver à s' être lassé de soi-même .
Ce que je comprend tout à fait . C' est comme si on avait enfin réussit à comprendre admettre ses défauts, ses agissements stupides .

Vers 21:30, on demande à Lionel Shriver si elle regrette pas d' avoir écrit un bouquin qui a créer une séparation de la famille .
C' est là qu' on a plein d' explications tres interessantes, et qui vont de paire avec le sujet de ce post .

- Les gens aiment bien être flattés et trouvent ça normal, mais il prenne tres gravement la moindre critique
(on peut faire des pages et des pages d' éloges sur une personne, des tonnes de commentaires sur ce qu' une personne aime bien d' elle, ça passera bien, mais si on fait la moindre ligne, qui toucher un nerf sensible, qui parle de ce qu' une personne ne veut pas savoir d' elle même, alors c' est tout de suite un insulte nucléaire)
- L' idée que la qualité même de son bouquin, venait d' une souffrance nécessaire . ("c' est le prix qu' elle a accepté de payer")


Voilà, et je pensais aussi à Joe Matt et sa bd autobiograpihque "Pauvre Type" , où il se présente en effet comme un pauvre type .





Mais il y a pour moi une difference essentielle entre la bd de Joe Matt et celle de Chester Brown, c' est que Joe Matt a versé dans la dérision et l' humour tandis que Chester Brown a versé dans le serieux .
une approche consiste à se dévoiler en disant "c' est grave" et l' autre consiste à se dévoiler en disant "c' est drole"


Ceci dit, Joe Matt en prend quand même plein la gueule .
Voici une interview de la meuf sur laquelle il fantasme dans cette bd (une amie de sa copine) :
http://www.snubdom.com/BA-01-07.htm

C' est con mais pour moi c' est beaucoup plus facile de tout montrer sous le sens de l' humour , parce que tout le monde le prend assez bien .
Et ça vaut pour les histoires non autobiographies et tres peu inspirées de vécu, aussi .
La plupart des histoire comiques sont des histoires horribles, si on prend juste les faits objectifs . Mais la façon dont on nous le montre est une façon de de prendre la chose de façon détendue .
De même à la télé, on voit des émissions où les participants sont humiliés, on nous montre ça de façon moqueuse et marrante donc ça va . mais qu' en serait-il si on nous montrait ça à base de musique au violon et cadrages tragiques ?



Bon en dehors de ce détail, il y a plein d' autres trucs à dire je pense sur "je ne t' ai jamais aimé" .
Déjà, toute la narration, se passe dans le non dit, à l' image même de l' auteur qui est ce personnage toujours silencieux, caché derrière ses lunettes, et souvent incapable de dire ce qu' il aimerait dire .
Cet aspect, en plus du découpage simple et du trait épuré et volontairement maladroit, ça donne un récit assez minimaliste en fait .

Faudrait ptet un jour que j'essaie de faire dans la bd minimale comme ça . C' est vraiment une façon de faire totallement differente et qui peut tout de même marcher de façon redoutable .
Je veux dire que je me fais chier dans ma bd, à faire des putains de mise en scènes, de cadrages, et de rythme, des trucs super retravaillés pour obtenir la formule qui va être efficace et bien retranscrire une action, un sentiment . Alors que dans ce genre de bd, pas de cadrage de ouf, pas de rytme compliqué, ni de dialogue . Et pourtant des sentiments tres bien retranscrits, je trouve .



Bon je m' arrête là . Je voulais parler d' un manga "les enfants de la mer" chez sarbacane, mais ça commence à faire long .
Juste en speed : c' est un tres chouette manga, l'histoire est bien mais pas renversante non plus .
Mais les thèmes du récit, les dessins, les pauses rêveuses, nous plongent dans une atmosphère tres agréable .
Ca se passe au japon, pres de la mer . Une histoire semi fantastique, legerement nature-ecologie-mysteres de la vie aquatique .
Et franchement parfois, on ressent vraiment bien ces paysages énormes, les fonds marins, la pluie dense, etc.






PS : ah putain j ai pas parlé de journal de Fabrice Neaud, pourtant j ai chopé le T1 récemment, et c' est aussi dans l' autobio . A la difference pres que le type se montre moins en connard . Il se dévoile plus dans les sentiments qu' il porte aux autres . Toujours est-il que c' est vraiment tres tres bon .