lundi 6 octobre 2014

Rin Nakai is the real deal



J' ai jamais été fan ni des combattants trop musclés en Mixed Martial Arts ni des meufs musclé en général .
Et pourtant .
Et pourtant quand j' ai vu la vidéo de Rin Nakai, tres peu vétue, avec une banane et des scarabées, elle a reveillé quelque chose de tres profond en moi  .
J' ai alors réalisé que sa place était ici .



























samedi 4 octobre 2014

Hélène, ta beauté est pour moi (John Fante Manny Pacquiao Luchini, prostitution et dérapage cerebral)

John Fante c' est un ouf (1909 – 1983 ecrivain americain, d' origine italienne) et son personnage Arturo Bandini, je l' aime à crever . Même si c' est un connard . C' est un des types les plus vrais que j' ai jamais lu au final . D' ailleurs je presente le truc mais en fait Bukowski à trouvé les mots parfait pour décrire ce type en préface :

"J'étais jeune,affamé,ivrogne, essayant d'être un écrivain. J'ai passé le plus clair de mon temps à lire Downtown à la Bibliothèque municipale de Los Angeles et rien de ce que je lisais n'avait de rapport avec moi ou avec les rues ou les gens autour de moi. C'était comme si tout le monde jouait aux charades et que ceux qui n'avaient rien à dire étaient reconnus comme de grands écrivains. Leurs écrits étaient un mélange de subtilité, d'adresse et de convenance, qui étaient lus, enseignés, digérés et transmis.C'était une machination, une habile et prudente "culture mondiale".
[...]
(...) Un jour j'ai sorti un livre, je l'ai ouvert et c'était ça. Je restai planté un moment, lisant et comme un homme qui a trouvé de l'or à la décharge publique. J'ai posé le livre sur la table, les phrases filaient facilement à travers les pages comme un courant. Chaque ligne avait sa propre énergie et était suivie d'une semblable et la vraie substance de chaque ligne donnait sa forme à la page, une sensation de quelque chose de sculpté dans le texte. Voilà enfin un homme qui n'avait pas peur de l'émotion. L'humour et la douleur mélangés avec une superbe simplicité."


Bucco-ski

Il a tout dit, et d' ailleurs c' est marrant parce que le compliment le plus important qu' il fait, finalement, se trouve en fait dans les critiques qu' il fait des autres écrivains, comme une machination, habile et prudente culture mondiale .
Putain c' est tellement beau quoi, en quelques mots résumer cette problématique de cette culture prudente, faire-valoir, objet d' integration . Et comme il le sous-entend, John Fante, c' est l' inverse .
C' est le mec "qui a pas peur de l' émotion" . C' est rempli de burne au final, c' est simple, efficace, sans détours, et ça plonge dans l' intime, sans honte, moi ça m' hallucine .

D' ailleurs c' est marrant, avant ça j' avais été super touché par la bio de Jake Lamotta aussi (le boxeur de Raging Bull) . Encore un italien, né en 1922, lui, et forcément quelques similitudes .Mais j' en parlerais plus tard sinon on s' en sort pas .

Enfin bref je suis tombé sur une nouvelle assez courte, qui m' avait assez marqué et je me suis dis que merde, c' était parfait comme introduction
Ca parle de misère amoureuse et d' immigration dans un sens . Et ça m' a fait pensé apres coups à d' autres trucs justement, un docu audio sur arte radio, avec justement un témoignage d' un type qui va voir les putes à paris . un arabe d' ailleurs je crois, comme quoi on rejoint vraiment les même themes, étranger+misère affective . Et ce type raconte un peu les rapports avec les prostituées, qui te meprisent un peu . Et lui qui parle justement de la misere sexuelle dans laquelle il est .
Et il dit à peu pres la même chose que Luchini (encore un italien ! complot!) dans une interview, qui dit un truc assez simple et évident au final, comme quoi le client est aussi une victime en quelque sorte (enfin je detourne un peu ses mots mais globalement je pense que c' est ça qu' il veut dire)
L' interview en question, le sujet est abordé à 4:28 a peu pres



Bref, voici l' intro de la nouvelle de John Fante dont je parlais :

    Quand Julio Sal a connu l' amour, il n' était pas prêt pour ça. Julio Sal, Philippin, quarante cents de l' heure Tokyo Fish Company, Wilmington. Elle s' appelait Helen, elle portait une robe rouge unie et travaillait au Bal des Anges, à Los Angeles. Un mètre soixante était la taille de Julio Sal, mais quand les cheveux dorés d'Helen reposaient sur son épaule, la force et la grandeur emplissaient son corps. Un rêve prenait forme dans son cerveau malais. Elle aussi le sentait. D' ailleurs elle sentait toujours ce genre de chose chez ses clients philippins . Ils s' enflammaient brusquement, et achetaient d' autres tickets. Chaque danse coûtait dix cents ; elle en empochait la moitié .
Dominant les cheveux dorés, Julio Sal vit une cinquantaine de ses compatriotes qui le regardaient, surveillaient les ondulations serpentines sous la robe rouge, surveillaient le rouleau de tickets qui diminuait rapidement dans la main gauche d' Helen. Chaque danse durait une minute. Quelque part derrière l' orchestre composé de quatre musiciens de couleur, une cloche annonçait la fin de chaque morceau. Depuis dix heures, Julio Sal avait dansé sans discontinuer .
Maintenant il était presque minuit. Il avait déjà dépensé douze dollars. Il lui restait quarante cents en poche. Cela signifiait quatre minutes supplémentaires avec casque d' or, mais c' était aussi le prix de son billet de retour aux conserveries .
La cloche a sonné, la danse s' est terminée, une autre à commencé. De son meilleur pas chaloupé, Julio a dirigé son rêve vers la boîte à tickets en verre. Par-dessus son épaule, la main de Helen a déchiré un ticket du rouleau et l' a glissé dans la fente .
« Il en reste un seul », a susurré la fille pendant que Julio l' entraînait dans un coin. C' étaient ses premières paroles depuis une heure. La sueur dégoulinait sur le visage basané de Julio Sal. Une fois encore, il a regardé le groupe de ses compatriotes de l' autre côté de la piste. Dix d' entre eux jouaient des coudes contre la balustrade, chacun serrant un gros rouleau de tickets, prêt à foncer sur casque d' or dès que le dernier ticket de Julio aurait disparu dans la boîte de verre. Le désespoir s' est abattu sur le cœur de Julio Sal. La résolution brillait dans ses yeux bruns .
« Je vais en chercher d' autres », il a dit.
La cloche a sonné, la danse s' est terminée, une autre a commencé. Il y avait un sourire sur le visage blême et brûlant de la fille quand elle a fait tomber le dernier ticket dans la fente. Cette fois c' était une valse, un air ensorcelant. D' un signe de tête, Julio Sal a appelé le vendeur de tickets, qui s' est frayé un chemin entre les couples, ses pièces tintinnabulant dans le porte-monnaie fixé à sa ceinture. L' écœurement a éteint le visage des Philippins qui se pressaient contre la balustrade. Les doigts de Julio ont plongé dans sa poche de gousset. La surprise a écarquillé les yeux bleus de Helen quand elle a vu quarante cents – un quarter, une pièce de dix cents et une de cinq – coincés entre le pouce et l' index de Julio Sal.
« Quatre tickets », a dit Julio Sal.
Le vendeur de tickets a fait rouler en cigare entre ses lèvres « Seulement quatre ? »
- S' il vous plaît. »
La cloche a sonné, la danse s' est terminée, une autre à commencé. Du coin de l' œil, Julio Sal a vu la mauvaise humeur quitter les visages de ses petits frères basanés. Leurs sourires se moquaient de lui. Ils attendaient depuis si longtemps ; ils pouvaient bien attendre encore quatre danses. La cloche a sonné, la danse s' est terminée, une autre a commencé ; et puis la cloche a encore sonné.
« Helen, a dit Julio Sal. Helen, je t' aime, Helen.
- C' et gentil, elle a répondu, parce que tous les Philippins aimaient Helen, parce que tous les Philippins réussissaient à le dire quand ils arrivaient à leurs deux ou trois derniers tickets.
- Je vais t' écrire lettre, a dit Julio Sal.
- Je t' en prie. Parcequ' elle répondait toujours ça ; parce que les lettres signifiaient qu' ils reviendraient quand ils auraient touché leur paie. Je t' en prie, écris-moi.
- Tu m' écris aussi? »
Mais la cloche a sonné, la danse s' est terminée et il n' avait plus de ticket.



Voilà je m' arrête là, pour savoir ce qui se passe par la suite chez Julio Sal, c est la nouvelle « Hélène, ta beauté est pour moi » . J' ai lu ça dans un gros bouquin orange qui combine le vin de la jeunesse, l' orgie et Plein de Vie

Et puis, parce que mon cerveau est en vrac et que les pensées volent dans mon cerveau, je pense philippin, et boxe, encore, d' où Manny Pacquiao .



Je connaissais pas du tout ce type avant et pourtant il a l' air d' avoir un statut de légende . Nommé 3 fois boxeur de l' année et boxeur de la décennie 2000-2009 . Un bosseur, un type qui en veut (encore) qui a grandi dans les bidons villes, qui a réussi en tant que boxeur et qui a ensuite arrêté pour devenir député en essayant de bouger les choses .
Y a un docu assez cool, assez court (14min) qui traine sur dailymotion . On voit entre autre la maison de sa mère, un peu luxueuse grace au petit Manny, et qui reste pourtant dans le bidon ville parce qu' elle voulait pas bouger .c' est touchant .

D' ailleurs en parlant de bidon-ville (le mec qui s' arrête jamais) y a une émission super interessante qui en parle actuellement sur france culture :
http://www.franceculture.fr/emission-planete-terre-habiter-les-bidonvilles-2014-10-01
1/3 des urbains de notre planete vivent dans des bidons ville !

Bon allez je m' arrête