lundi 6 octobre 2014

Rin Nakai is the real deal



J' ai jamais été fan ni des combattants trop musclés en Mixed Martial Arts ni des meufs musclé en général .
Et pourtant .
Et pourtant quand j' ai vu la vidéo de Rin Nakai, tres peu vétue, avec une banane et des scarabées, elle a reveillé quelque chose de tres profond en moi  .
J' ai alors réalisé que sa place était ici .



























samedi 4 octobre 2014

Hélène, ta beauté est pour moi (John Fante Manny Pacquiao Luchini, prostitution et dérapage cerebral)

John Fante c' est un ouf (1909 – 1983 ecrivain americain, d' origine italienne) et son personnage Arturo Bandini, je l' aime à crever . Même si c' est un connard . C' est un des types les plus vrais que j' ai jamais lu au final . D' ailleurs je presente le truc mais en fait Bukowski à trouvé les mots parfait pour décrire ce type en préface :

"J'étais jeune,affamé,ivrogne, essayant d'être un écrivain. J'ai passé le plus clair de mon temps à lire Downtown à la Bibliothèque municipale de Los Angeles et rien de ce que je lisais n'avait de rapport avec moi ou avec les rues ou les gens autour de moi. C'était comme si tout le monde jouait aux charades et que ceux qui n'avaient rien à dire étaient reconnus comme de grands écrivains. Leurs écrits étaient un mélange de subtilité, d'adresse et de convenance, qui étaient lus, enseignés, digérés et transmis.C'était une machination, une habile et prudente "culture mondiale".
[...]
(...) Un jour j'ai sorti un livre, je l'ai ouvert et c'était ça. Je restai planté un moment, lisant et comme un homme qui a trouvé de l'or à la décharge publique. J'ai posé le livre sur la table, les phrases filaient facilement à travers les pages comme un courant. Chaque ligne avait sa propre énergie et était suivie d'une semblable et la vraie substance de chaque ligne donnait sa forme à la page, une sensation de quelque chose de sculpté dans le texte. Voilà enfin un homme qui n'avait pas peur de l'émotion. L'humour et la douleur mélangés avec une superbe simplicité."


Bucco-ski

Il a tout dit, et d' ailleurs c' est marrant parce que le compliment le plus important qu' il fait, finalement, se trouve en fait dans les critiques qu' il fait des autres écrivains, comme une machination, habile et prudente culture mondiale .
Putain c' est tellement beau quoi, en quelques mots résumer cette problématique de cette culture prudente, faire-valoir, objet d' integration . Et comme il le sous-entend, John Fante, c' est l' inverse .
C' est le mec "qui a pas peur de l' émotion" . C' est rempli de burne au final, c' est simple, efficace, sans détours, et ça plonge dans l' intime, sans honte, moi ça m' hallucine .

D' ailleurs c' est marrant, avant ça j' avais été super touché par la bio de Jake Lamotta aussi (le boxeur de Raging Bull) . Encore un italien, né en 1922, lui, et forcément quelques similitudes .Mais j' en parlerais plus tard sinon on s' en sort pas .

Enfin bref je suis tombé sur une nouvelle assez courte, qui m' avait assez marqué et je me suis dis que merde, c' était parfait comme introduction
Ca parle de misère amoureuse et d' immigration dans un sens . Et ça m' a fait pensé apres coups à d' autres trucs justement, un docu audio sur arte radio, avec justement un témoignage d' un type qui va voir les putes à paris . un arabe d' ailleurs je crois, comme quoi on rejoint vraiment les même themes, étranger+misère affective . Et ce type raconte un peu les rapports avec les prostituées, qui te meprisent un peu . Et lui qui parle justement de la misere sexuelle dans laquelle il est .
Et il dit à peu pres la même chose que Luchini (encore un italien ! complot!) dans une interview, qui dit un truc assez simple et évident au final, comme quoi le client est aussi une victime en quelque sorte (enfin je detourne un peu ses mots mais globalement je pense que c' est ça qu' il veut dire)
L' interview en question, le sujet est abordé à 4:28 a peu pres



Bref, voici l' intro de la nouvelle de John Fante dont je parlais :

    Quand Julio Sal a connu l' amour, il n' était pas prêt pour ça. Julio Sal, Philippin, quarante cents de l' heure Tokyo Fish Company, Wilmington. Elle s' appelait Helen, elle portait une robe rouge unie et travaillait au Bal des Anges, à Los Angeles. Un mètre soixante était la taille de Julio Sal, mais quand les cheveux dorés d'Helen reposaient sur son épaule, la force et la grandeur emplissaient son corps. Un rêve prenait forme dans son cerveau malais. Elle aussi le sentait. D' ailleurs elle sentait toujours ce genre de chose chez ses clients philippins . Ils s' enflammaient brusquement, et achetaient d' autres tickets. Chaque danse coûtait dix cents ; elle en empochait la moitié .
Dominant les cheveux dorés, Julio Sal vit une cinquantaine de ses compatriotes qui le regardaient, surveillaient les ondulations serpentines sous la robe rouge, surveillaient le rouleau de tickets qui diminuait rapidement dans la main gauche d' Helen. Chaque danse durait une minute. Quelque part derrière l' orchestre composé de quatre musiciens de couleur, une cloche annonçait la fin de chaque morceau. Depuis dix heures, Julio Sal avait dansé sans discontinuer .
Maintenant il était presque minuit. Il avait déjà dépensé douze dollars. Il lui restait quarante cents en poche. Cela signifiait quatre minutes supplémentaires avec casque d' or, mais c' était aussi le prix de son billet de retour aux conserveries .
La cloche a sonné, la danse s' est terminée, une autre à commencé. De son meilleur pas chaloupé, Julio a dirigé son rêve vers la boîte à tickets en verre. Par-dessus son épaule, la main de Helen a déchiré un ticket du rouleau et l' a glissé dans la fente .
« Il en reste un seul », a susurré la fille pendant que Julio l' entraînait dans un coin. C' étaient ses premières paroles depuis une heure. La sueur dégoulinait sur le visage basané de Julio Sal. Une fois encore, il a regardé le groupe de ses compatriotes de l' autre côté de la piste. Dix d' entre eux jouaient des coudes contre la balustrade, chacun serrant un gros rouleau de tickets, prêt à foncer sur casque d' or dès que le dernier ticket de Julio aurait disparu dans la boîte de verre. Le désespoir s' est abattu sur le cœur de Julio Sal. La résolution brillait dans ses yeux bruns .
« Je vais en chercher d' autres », il a dit.
La cloche a sonné, la danse s' est terminée, une autre a commencé. Il y avait un sourire sur le visage blême et brûlant de la fille quand elle a fait tomber le dernier ticket dans la fente. Cette fois c' était une valse, un air ensorcelant. D' un signe de tête, Julio Sal a appelé le vendeur de tickets, qui s' est frayé un chemin entre les couples, ses pièces tintinnabulant dans le porte-monnaie fixé à sa ceinture. L' écœurement a éteint le visage des Philippins qui se pressaient contre la balustrade. Les doigts de Julio ont plongé dans sa poche de gousset. La surprise a écarquillé les yeux bleus de Helen quand elle a vu quarante cents – un quarter, une pièce de dix cents et une de cinq – coincés entre le pouce et l' index de Julio Sal.
« Quatre tickets », a dit Julio Sal.
Le vendeur de tickets a fait rouler en cigare entre ses lèvres « Seulement quatre ? »
- S' il vous plaît. »
La cloche a sonné, la danse s' est terminée, une autre à commencé. Du coin de l' œil, Julio Sal a vu la mauvaise humeur quitter les visages de ses petits frères basanés. Leurs sourires se moquaient de lui. Ils attendaient depuis si longtemps ; ils pouvaient bien attendre encore quatre danses. La cloche a sonné, la danse s' est terminée, une autre a commencé ; et puis la cloche a encore sonné.
« Helen, a dit Julio Sal. Helen, je t' aime, Helen.
- C' et gentil, elle a répondu, parce que tous les Philippins aimaient Helen, parce que tous les Philippins réussissaient à le dire quand ils arrivaient à leurs deux ou trois derniers tickets.
- Je vais t' écrire lettre, a dit Julio Sal.
- Je t' en prie. Parcequ' elle répondait toujours ça ; parce que les lettres signifiaient qu' ils reviendraient quand ils auraient touché leur paie. Je t' en prie, écris-moi.
- Tu m' écris aussi? »
Mais la cloche a sonné, la danse s' est terminée et il n' avait plus de ticket.



Voilà je m' arrête là, pour savoir ce qui se passe par la suite chez Julio Sal, c est la nouvelle « Hélène, ta beauté est pour moi » . J' ai lu ça dans un gros bouquin orange qui combine le vin de la jeunesse, l' orgie et Plein de Vie

Et puis, parce que mon cerveau est en vrac et que les pensées volent dans mon cerveau, je pense philippin, et boxe, encore, d' où Manny Pacquiao .



Je connaissais pas du tout ce type avant et pourtant il a l' air d' avoir un statut de légende . Nommé 3 fois boxeur de l' année et boxeur de la décennie 2000-2009 . Un bosseur, un type qui en veut (encore) qui a grandi dans les bidons villes, qui a réussi en tant que boxeur et qui a ensuite arrêté pour devenir député en essayant de bouger les choses .
Y a un docu assez cool, assez court (14min) qui traine sur dailymotion . On voit entre autre la maison de sa mère, un peu luxueuse grace au petit Manny, et qui reste pourtant dans le bidon ville parce qu' elle voulait pas bouger .c' est touchant .

D' ailleurs en parlant de bidon-ville (le mec qui s' arrête jamais) y a une émission super interessante qui en parle actuellement sur france culture :
http://www.franceculture.fr/emission-planete-terre-habiter-les-bidonvilles-2014-10-01
1/3 des urbains de notre planete vivent dans des bidons ville !

Bon allez je m' arrête

mercredi 24 septembre 2014

Miyazaki Starting Point 1979-1996 : citations et traductions chap 4 : Des gens

 Miyazaki Starting Point 1979-1996 : citations et traductions chap 4
Des gens



Je me suis détaché d' Osamu Tezuka quand j' ai vu la « main de dieu » en lui


Tezuka-san était un rival contre lequel j' ai combattu

Cet article est sensé faire partie d' un numéro spécial consacré à Tezuka . J' imagine donc qu' il va y avoir un grand rassemblement de gens qui vont regretter en chœur son décès . Et je ne compte pas y ajouter ma voix .
Je pense que j' ai été bien plus impliqué avec M. Tezuka que tout ce gang qui se promène en parlant de lui comme un dieu . C' était un rival contre lequel je suis entré en compétition et pas quelqu' un que je place sur un piédestal . Bien sûr, pour Tezuka, je n' ai peut-être pas été un rival du tout d' ailleurs .
Dans ce business de toute façon, je n' aurai jamais été capable de faire mon travail étant donné que je considérais l' homme comme un dieu et que je le reléguais à une place sacrée .
[…]
Puis après que j' ai eu 18 ans, j' ai décidé que je ferais mieux de commencer à dessiner mon propre manga . J' ai réalisé que je devais combattre contre moi-même pour me débarrasser des influences de Tezuka qui s' étaient inscrit si profondément en moi . C' est devenu un gros problème .
Je n' ai absolument pas de souvenir d' avoir jamais imité Tezuka et j' ai jamais pensé qu' il y avait une ressemblance dans nos styles . Mais les gens n' arrêtaient pas de me dire que mon style ressemblait au sien . C' était terriblement humiliant .
Maintenant, je sais que certaines personnes disent qu' il vaut mieux commencer à dessiner des mangas, en imitant les autres, mais j' ai toujours pensé que c' était la mauvaise approche . Peut-être que c' était parce que je suis le 2ème enfant de la famille et pas le 1er . Mais j' ai toujours pensé que je ne devais jamais essayer d' imiter mon grand frère ou mes prédécesseurs .
Donc, quand j' ai été forcé d' admettre que mes dessins ressemblaient effectivement à ceux de Tezuka, je les ai tous rassemblé, je les ai brûlé, et j' ai résolu de tout recommencer à zéro .
Et […] avec la conviction que j' avais besoin d' étudier les bases en premier, je suis revenu pour exercer le dessin et le croquis . Et pourtant, même ainsi, ça n' a pas été facile de me débarrasser de l' influence de Tezuka .

Ce qui a finalement rendu ça possible, c' est quand je suis rentré dans les studios de Toeï Animation j' avais 23 ou 24 à l' époque . Il y avait une nouvelle tendance à l' effet et j' ai réalisé que je pouvais créer une direction différente pour moi-même en tant qu' animateur . Quand je dis « en tant qu' animateur » je ne parle pas de créer mes propres personnages mais simplement de trouver comment les faire bouger et comment exprimer différents types d' actings .
Pour moi le problème, c' est devenu de trouver comment créer le mouvement donc la question de savoir si mon dessin ressemblait ou non à celui d' un autre est devenue tout d' un coup hors de propos .
[…]

L' astuce d' un créateur

Quand est-ce que je suis passé par le rite de passage qui m' a permit de me détacher de Tezuka ?
Eh bien c' était en regardant quelques uns de ses jeunes travaux d' animations .
Je me suis retrouvé dégoutté par le pessimisme des travaux tel que Ningyo (Sirène) ou Shizuku (la goutte), qui montrait une goutte d' eau qui tombait sur un type assoiffé à la dérive à la mer .
J' ai trouvé que ce pessimisme était qualitativement différent du pessimisme que Tezuka avait dans les anciens temps, comme dans les débuts d' Astro boy par exemple . Mais peut-être aussi que dans les jeunes jours, je sentais la grande tragédie et je tremblais d' excitement au pessimisme facile précisément parce que j' étais jeune . C' est quelque chose que je ne peux possiblement confirmer sur ce point .
En tout cas j' ai senti plus tard une sorte de problème dans son boulot . J' ai senti que c' était comme si Tezuka avait quelques petits dessinateurs qu' il sortait , qu' il ressortait un truc qu' il avait déjà utilisé il y a longtemps, et pensait « wow, regarde ça ! » Avant de rassembler tout ça en une sorte de travail .
Dans les « contes du coin de la rue » de Tezuka, il y a une scène dans le film […]
J' ai senti la « main de dieu » de Tezuka, dans ces scènes, dans le sens où il était consciemment et délibérément en train d' essayer de décrire une sorte de beauté apocalyptique pour impressionner tout le monde . […]
De la part d' un de mes senor dans l' industrie, j' ai entendu une fois que quand Tezuka travaillait sur Saiyuki, il a recommandé plusieurs fois d' insérer un épisode montrant le héros singe, Songoku revenant et trouvant sa copine morte (une singe aussi) . Mais il n' y avait aucune raison pour que la fille singe soit morte . Quand j' ai appris que Tezuka avait préconisé ça simplement parce que « ça serait plus émouvant » j' ai vraiment compris que je pouvais me détacher de lui .
Ça résume mon opinion sur Tezuka .



Des commentaires conçis

On peut difficilement dire que je suis un des apprentis exemplaires de Yasuri Mori . Même en tant que nouveaux venu, j' ai été confrontalement impudent, insolent . Je ne pouvais voir son travail que comme quelque chose de dépassé .
Malgré ça, étonnement, Mori-san semblait toujours nous comprendre le mieux, nous, jeunes animateurs que nous étions . Et quand on essayait quelque chose de nouveau on était convaincu qu' il nous supporterait . Quel attitude égoïste et embarrassante j' ai pu avoir .
Mori-san a toujours été indulgent avec moi . Même avec cette attitude que j' avais . Il a approuvé quasiment tout en me disant de faire comme je voulais . Et il évaluait mes capacités à base de petits commentaires très concits .
C' est seulement plus tard que j' ai vraiment ressenti le poids, non , la peur, des commentaire de Mori-san . C' est seulement durant la projection du final de Little Norse Prince Valiant que j' ai réalisé sa vraie force . Pris en plein milieu de l' agitation pour terminer le film, je n' avais aucune idée du genre de boulot qu' il avait été en train de faire . Des larmes ont coulé de mes yeux .
Ce n' était pas parce que je le projet de 3 ans était fini . C' était parce que je ne pouvais pas m' empêcher de pleurer devant le personnage d' Hilda que Mori-san avait dessiné . Je pensais avoir mis tous mes efforts dans ce projet mais j' ai réalisé du coup que mon travail avait simplement été de créer un container .
C' était Mori-san qui l' avait rempli de son âme . Je n' avais jamais autant confronté l' immaturité de mon propre travail et mon propre concept de l' héroïsme mauvaise qualité
Mais c' est seulement plus tard que j' ai compris ça . Durant cette séance du final cut dans la salle de projection de Toeï, j' ai découvert pour la 1ere fois la substance et la tristesse dans la présence d' Hilda et j' ai pleuré pas en tant que membre de l' équipe mais en tant que spectateur .
[…]
Mori-san est venu à la projection de Totoro et m' a dit « C' est bon » . Comme toujours c' était un commentaire minuscule . Mais c' était aussi la 1ere fois que j' ai senti que Mori-san m' avais réellement félicité . Ces 2 mots valaient plus que tout au monde pour moi . Ils m' ont rendu extrêmement heureux.






Miyazaki Starting Point 1979-1996 : citations et traductions chap 3 En périphérie du travail

 Miyazaki Starting Point 1979-1996 : citations et traductions chap 3
En périphérie du travail


Pensées sur La Planète Sauvage

En soi, je trouve que La Planète Sauvage est intéressant . Mais ce n' est pas un film que j' ai particulièrement aimé . Sur le plan technique c' était incroyable, mais le travail lui même ne raisonnais pas en moi -je suis content d' avoir vu le film, mais je crois pas que je voudrai le revoir . C' est bien fait, mais j' ai aussi senti que l' histoire était grossière .


[…]


Le jour de sa projection, j' ai dis à Tomisawa-San que La Planète Sauvage ressemblait à une peinture de Bosch, mais je disais ça dans le sens où ça ressemblait à ce que la peinture de Bosch évoquait en moi . En d' autres mots, c' est attractif, joli, et en même temps ça invite clairement à une sorte de répulsion physique … …
Ça me rappelle le choc que j' ai vécu quand j' ai vu la première fois des images médiévales du Christ . Je n' en revenais pas de voir à quel points les artistes avaient utilisé des images aussi répulsives pour représenter le Christ . J' étais tout simplement horrifié . Il n' y avait pas moyen que je puisse les voir comme belles .


Je suis content d' être Japonais – Je trouve que nos statues Kudara kannon Bodhisatva de la Compassion est bien plus jolie . C' est probablement parce que je suis un Japonais typique , mais pour moi le monde charnel de Bosch, les images bizarres du Christ, les films de Topor, et les peintures au plafond de cette vieille maison au Musée de Zurich, sont terriblement dégueulasses, et si je devais les regarder tous l' hiver durant, je deviendrais probablement fou .


[…]


En vrai, j' ai toujours été fan de culture populaire . Et ça a toujours été un de me rêves que de transmettre aux enfants d' aujourd’hui' hui le même frisson que j' ai ressenti lorsque j' ai lu Sabaku no Mao de Tetsuji Fukushima (le Diable du désert)




A propos de l' animation et des films cartoons

Pour ma génération, l' animation c' était comme un trésor à rechercher

J' adore les avions . Donc si je devais faire une analogie entre l' animation et les avions, je dirai que l' animation est probablement dans l' ère du Boeing 747 maintenant . Il y a aussi eu une période pré- frères Wright dans l' histoire de l' animation .
C' était une période où l' animation essayait souvent d' agiter ses ailes pour voler et s' écrasait .
Mais au milieu de tout ça, et principalement aux États Unis, une variété de travaux ont émergé . Des travaux qui ont été des succès commerciaux, comme Mickey Mouse et Betty Boop .

[…]

Et donc, pour ma génération, les cartoons étaient très rares et c' était quelque chose qu' on recherchait comme un trésor . Quand on tombait sur quelque chose qui était particulièrement bon, intéressant, ou excitant, on se sentait extrêmement chanceux . On avait l' impression d' avoir finalement découvert quelque chose de spécial , quelque chose qui jusque là ne brillait que très loin d' ici .

Aujourd' hui, on est en plein dans un torrent d' animation . Pour moi en tout cas, j' ai l' impression que si tu t' assois devant une télé aujourd' hui, tu es immédiatement submergé par une énorme vague d' animation . On est maintenant dans ce qu' on pourrait appeler l' ère de consommation de masse de l' animation .

Je n' ai pas l' intention ramener un vague sentiment de nostalgie à propos du bon vieux temps, mais tant qu' on parle de mon implication avec le média, il y a quelques autres travaux dont j' aimerai bien parler .

L' un d' eux, par exemple, est « The Old Mill » (le vieux moulin) . Le dernier de la série des symphonies de Disney . Si quelqu' un ici de l' a pas encore vu, je lui recommande vivement de le faire . C' est un grand exemple dans le genre des animations orientées technique crée par l' équipe de Disney .



Ça décrit une tempête en montrant des nuages mouvants, de l' eau, et du vent . C' est un travail assez court à propos d' une tempête qui entre dans un moulin situé sur une colline puis qui repart .
Mais ça représente un sommet de travail, quelque chose de jamais surpassé par aucune animation chez Disney par la suite .

Les animateurs Disney qui suivirent utilisèrent les même techniques pour créer le long métrage d' animation Blanche Neige . Et si vous regardez Blanche Neige, vous pouvez vraiment ressentir ce désir débordant d' exploiter toute une variété de nouvelles techniques d' animation .
En fait, Blanche neige démontre comment les animateurs peuvent achever un travail d' une manière très saine, atteignant une sorte de perfection dans le processus .

D' autres merveilleux exemples qui me viennent à l' esprit sont La Bergère et le Ramoneur de France (Le Roi et l' Oiseau), et la Reine des Neiges de Russie .

Avant je faisais des longs métrages d' animation pour Toei Animation . Mais ils étaient bien en dessous . Au moins techniquement parlant . C' était comme montrer des lapins tomber et glisser, des trucs comme ça .
On se demandait si on pourrait jamais atteindre le niveau de ce qui se faisait en France, en Amérique ou en Russie . Ou même si on en serait jamais capable . Et franchement, on savait vraiment pas .

Pour être honnête on savait pas ce qu' on devait faire afin d' atteindre le même niveau d' excellence que ce qui se faisait là-bas . On savait qu' on avait des contraintes comme les emplois du temps de courtes productions, de petits budgets, et d' autres encore, mais par dessus tout, on commençait à développer un complexe d' infériorité .
On se demandait même si on avait ne serait-ce que le talent de base nécessaire . Avec le recul, la seule chose qui nous à permis de continuer, et qui nous à pousser à viser un objectif à long terme, c' était notre détermination


Ce qui est important c' est de s' intéresser aux gens

Quand je compare ces jours-là à aujourd' hui, je vois que le nombre de gens voulant faire de l' animation à considérablement augmenté . Ainsi que le nombre de gens qui s' y intéressent avec attention .
Mais quand je parle à ces gens là, je ne sens pas la même détermination qu' on avait à leur âge .

Certains jeunes regardent de courts travaux à la télé et pensent que c' est le seul type d' animation qui existe .
Une fois, on a eu une personne qui est venu au studio et qui espérait devenir animateur un jour . On lui a demandé quel genre d' animation il aimerait créer . Il a vaguement répondu qu' il voulait « dessiner des explosions » . On lui a demandé quel boulot il aimerait créer après avoir appris à décrire des explosions . Il s' est trouvé qu' il n' en avait aucune idée .

Il se peut que vous ayez à dessiner des explosions quand vous créez des animations, mais vous aurez aussi à dessiner beaucoup d' autres chose .
La chose la plus importante, selon moi, c' est d' avoir un intérêt pour les gens, la façon dont ils vivent, dont ils interagissent .


Autour du travail

Les animateurs

Par nature, l' occupation d' animateur requiert une aptitude innée, mais maintenant, le boulot d' animateur est plus ou moins devenu le moyen le plus facile pour devenir illustrateur .
Durant ces 10 dernières années, la masse de travail à continué à augmenter . Impliquant une pénurie des animateurs . C' en est arrivé au point que n' importe qui sachant tenir un crayon et tracer une ligne est acceptable . Plus le nombre d' animateur augmente, plus leur valeur décline .


L' animateur de base est tres jeune . La principale caractéristique de ces jeunes gens, c' est leur bonne nature et leur pauvreté .
[…]
Et pourtant, même si ces jeunes animateurs alternent avec d' autre boulot, ils reviennent souvent . C' est un boulot sans souci . Ils ont pas à faire de courbettes à personne, ni à se mettre en compétition entre eux . L' animation japonaise à atteint le plus grand taux de production du monde grâce à ces jeunes hommes pauvres et de bonne nature qui ne trouvent pas leur place dans cette société sur-organisée .
Mais je me demande bien si on doit produire autant de séries animées .


Des vœux de solidarité

Je me rappelle d' une nuit quand mon plus jeune enfant était au collège, il avait commencé à réviser un examen pour le lendemain .
Je me suis rendu compte qu' il était sur le point de vivre l' expérience du moment où il allait perdre l' innocence de l' enfance . Quelque chose à laquelle j' avais pas fait attention lorsque je suis passé par la même étape .
Et j' ai été submergé par un sentiment que je ne pourrai qu' appeler douce tristesse . En regardant son dos courbé, silencieusement, je lui ai transmis un mes « vœux de solidarité »


 La force d' un plan unique 

Ça fait longtemps que je suis pas allé voir un film juste pour le fun, et j' ai la mauvaise habitude de ne pas voir les films en entier . Pour tout avouer, je peux parler comme un fanatique de Stalker de Andrei Tarkovsky, mais je n' ai même pas vu le film en entier . Je n' ai probablement vu que le dernier tiers du film, puis j' ai du le prendre en cours une fois à la télé .
Mais pour moi, c' était suffisant . J' étais submergé et j' avais pas besoin d' en voir plus .
Ça arrive souvent par flemme . Je sais que si je devais voir les films dans leur entièreté, l' impact émotionnel serait meilleur . Et je sais que les créateurs des films veulent qu' on voit leur travail dans leur entièreté . Mais avec Stalker, j' étais touché au plus profond de mon âme . En voir plus aurait été trop .


Miyazaki Starting Point 1979-1996 : citations et traductions chap 2 : La création d' animations

Miyazaki Starting Point 1979-1996 : citations et traductions chap 2
La création d' animations

Nostalgie pour un monde perdu

Avant de parler des techniques d' animation ...

Ayant dit tout ça, si quelqu' un me demande quelle est la chose la plus importante pour moi lorsqu' il s' agit de réaliser un travail d' animation, la réponse serait que vous devez d' abord savoir ce que vous voulez raconter avec . En d' autres mots, vous devez avoir un thème .
Curieusement, peut être, certaines personnes négligent cet idée basique dans la réalisation d' un film . Et à la place, ils en font trop sur la technique .
Il y a un nombre infini d' exemples de gens faisant des films avec un niveau de technique très élevé, mais seulement une petite idée vague de ce qu' ils veulent vraiment exprimer .
Et après avoir vu ces films, les spectateurs sont complètement embrouillés .

Pourtant, lorsque des gens qui savent ce qu' ils veulent exprimer font des films avec un niveau faible de technique, on apprécie quand même grandement les films, parce qu' il y a vraiment quelque chose à eux .


 Ce que le scénario veut dire pour moi 

Introduction 

Mon expérience avec l' animation est limitée à des genres dans lesquels j' ai travaillé : de nombreuses séries télé et des sorties de films . Je n' ai jamais étudié l' écriture de scénario, ni fait d' efforts pour lire les scénarios d' autres projets . Dans le pire des cas, j' ai été réputé pour juste survoler les scénarios auxquels je participais et j' ai laissé le reste aux intuitions .

[…]

Surtout ces derniers temps, je devrais faire remarquer que je suis pas la meilleure personne pour discuter de ce sujet . Pour un scénariste, ça doit être qu' il doit perfectionner le scénario afin de le présenter comme son propre travail .
Mais le vrai travail est le film, et les taches qui servent à compléter le film rentrent toutes en compte dans le processus . Pour faire simple, tant que le film est en construction, peu importe la méthode utilisée afin de créer le scénario .

Je pense qu' il n' y a pas de méthode préétablie pour faire un film ? Ceux impliqués dans la réalisation du film font un effort concerté, étape par étape pour crée le films qu' ils veulent faire . Le processus entier est la création du film .

(après il dit que concrètement, si il y a autant de métier divisés dans le métier, c' est surtout pour un besoin de production efficace, mais que sinon y a pas de raison qu' on puisse pas tout faire de soi même)

Il y a plein de cas où un scénario a été enrichi parce que l' écrivain a été inspiré par des dessins, ou l' artiste par le scénario enrichi .Il y a des exemples de scénarios qui ont été écris juste afin de rendre l' histoire cohérente après qu' un storyboard ait été crée, et je suis sûr que je ne suis pas la seule personne qui a fini un film sans scénario .
 




Note kaze : Apres il y a un long passage, que j' ai pas trouvé nécessaire de traduire en entier, mais quand même intéressant à résumer :

 Dans ce passage, Miyazaki explique que l' anime a pris une direction dernierement (il écrit ça en 87) qui s' oriente vers un « over expressionism » . Tout ça parce que l' animation s' est tourné dans un mode de production différente, et une surproduction aussi (globalement on comprend bien quand on lit ses avis que Miyazaki se dit que c' est pas nécessaire pour le Japon d' avoir autant d' anime de partout, comme si on te gavait d' images au détriment d' une certaine qualité)
Au lieu d' avoir des actings subtiles, simples mais efficaces, on prend de plus e plus d' images fixes et exagérées qui pour lui doivent venir du manga (parce que dans un manga c' est logique, on synthétise des actions par des cases, donc dans un sens on doit résumer les choses par un posing fort et évident) . En clair il aime pas vraiment ça .
Il trouve que dès lors, on évalue les animateurs différemment, et on les apprécie à leur capacité à faire des scènes d' actions spectaculaires, et non plus à leur habilité à faire des scènes simples qui jouent sur les relations entre leur personnages ?
Au final il pense que maintenant, tout est un peu trop prétentieux et tape à l' oeil .


[...]

Je parlerai d' un manque de motivation pour décrire le monde d' aujourd'hui . C' est ce qui a donné naissance à tant de méfiance, de défaitisme, et de nihilisme . Mais sans réaliser ceci, et en se basant uniquement sur des sensibilités et des gouts personnels, peut-on seulement créer ?
Je crois que c' est la bêtise – la bêtise de se reporter seulement sur un sens de professionnalisme pour ce qui est de produire du travail- qui corrompt le monde de l' animation .



 Pensées sur l' animation japonaise

Une conclusion qui ne conclut rien

A travers les époques, il y a eu vraiment peu de changements par rapport aux attentes de ce qu' on apelle le public (cette majorité non spécifique) . Et je le pense bien, malgré les dernieres tendances d' expressions récentes comme dasai (vieux, pas cool) ou imoi (dépassé) .
Le temps peut changer, mais je crois que les enfants rechercheront toujours quelque chose qui porte le même impact que celui que j' ai éprouvé lorsque j' ai découvert Hakujaden . Si ce n' était pas le cas je quitterais ce boulot sur le champs .
Et, veuillez m' excuser de faire quelques raccourcis rapides et de sortir quelques avis qui me sont propres .
Je pense que dans ce boulot, nous les animateurs, sommes vraiment comme des coureurs de relais .
Quand on a pris le bâton, on doit continuer à avancer, dans le but de porter le bâton à quelqu' un d' autre . Et dans ce sens, je pense que le travaille très ordinaire et populaire qu' on produit en tant qu' animateur est fondamentalement différent de la plupart des démarches artistiques, créatives, ou même avant gardistes .
Je crois qu' il est temps d' arrêter de tromper le public en nous appelant nous même des artistes .



Le monde des anime et le scénario

Les scénarios d' animation 

Je suis souvent listé dans les crédits de films d' animation en tant qu' auteur de l' histoire originale, scénariste et réalisateur . Mais en réalité pour moi « auteur de l' histoire originale » ne veut pas dire que j' ai écris un livre ou quelque chose comme ça . Je n' écris même pas le scénario . Je travaille en tant que réalisateur, et si vous voulez savoir pourquoi on m' accorde le crédit pour l' histoire originale, c' est pour des questions purement légales . Sans ces crédits, il n' y aurait pas de copyright .

Ce que je veux dire, c' est que pour nous, les croquis continus (continuity sketches) remplaçent le script .
Avec ces croquis continus, vous avez les dessins par « frames » et à côté de chaque frame, une description du contenu, avec les directions à gauche, et les dialogues à droite ? Quand vous regardez la page, du coup vous pouvez avoir une bonne idée de ce qui se passe, et c' est ce que les animateurs utilisent comme base pour leurs dessins .
Pour Whisper of the Heart, on avait prévu un film de 90 min, donc on a finit avec environ 450 pages de croquis continus . Avec Kiki' s delivery Service, c' était 550 pages environ, 650 pour le Chateau dans le Ciel . C' est franchement une montagne de boulot . Donc dans aucun cas j' aurai possiblement pu avoir le temps d' écrire l' histoire originale , de le transformer en script, et ensuite de dessiner tous les croquis continus .
Donc on s' est retrouvé dans cette situation ridicule où l' on essaie chacun de créer simultanément l' histoire, le scénario, et les croquis continus, et puis, le films est fini, et on finit vraiment par terminer une histoire et un scénario (rire)

Du coup, pourquoi on fait pas le script du film en avance ? Eh bien, c' est principalement parce que c' est comme ça que mon cerveau a été entrainé pour travailler . J' ai essayé d' écrire les histoires plein de fois avant, mais même si je pense qu' une histoire marche bien sur texte, quand on le traduit en croquis continus, c' est souvent inutilisable . Ca marche juste pas, et ça révèle à quel point mes idées originales étaient superficielles .

Donc j' ai décidé d' arrêter d' écrire des scénarios . Mais du coup vous vous demandez peut être pourquoi je ne les fait pas écrire par quelqu' un d' autre . Pourquoi ne pas prévoir les choses avec précautions, et apres plusieurs discutions, prendre un scénariste pour mettre à plat les idées ?
J' ai essayé , mais je trouve toujours un problème dans le résultat . C' est vraiment insultant par rapport aux écrivains, vous savez, de leur faire écrire un script sur toute l' histoire, puis de leur dire que vous ne pouvez utilisez la moindre chose de ce qu' ils ont fait, mais que vous vous assurerez qu' ils seront au moins crédités ... Donc j' ai décidé d' arrêter de faire ça aussi . Et quand j' ai arrêté, j' ai fini par utiliser les croquis continus comme bases du scénario, dès le début de la production .


[…]

C' est parce que je me retrouve constamment en train de travailler sur les croquis continus que j' ai dessiné . Et en essayant de créer une continuité de temps et d' espace basé sur le flot établit par les croquis, je réalise que je ne peux pas répliquer les scènes que j' avais alors imaginé dans ma tête .
C' est quand je commence vraiment à réaliser que je travaille sur un film – et c' est aussi à ce même moment que notre emploi du temps de production commence à exploser . Je finis toujours avec le même malheureux résultat .

Je n' essaie pas de défendre ce qu' on fait ici, mais d' un point de vue animation, pour la réalisation d' un film, ça me paraît plus sensé de commencer à travailler sur l' animation clé tout en continuant à créer des croquis continus, plutôt que de commencer avec un emploi du temps défini, puis de dessiner les storyboards en respectant les délais de l' emploi du temps .
Si tu continue à travailler, en faisant des ajustements ici et là, dans le processus, tu développe vraiment une meilleure compréhension des personnages que tu essaies d' animer .

Voici une expérience que j' ai vécu plusieurs fois : En écrivant des passages de scénarios où certains personnages n' apparaissent pas, je réalise que tel personnage doit avoir tel passé, ou tel background, et durant ce processus, je suis plus capable de lui donner vie .
C' est des choses qui arrivent . Et quand ça arrive, vous allez peut être remarquer que, bien que vous pensiez que le perso devait sourire, ou rire, à un moment particulier de l' histoire, en réalité il ne doit définitivement pas rire ici .
Ce qui se passe souvent aussi, c' est que vous réalisez que dans le scénario initiale, le personnage n' apparaît pas à une certain endroit, mais que dans l' histoire que vous essayer de créer, vous avez vraiment besoin que le personnage réapparaisse, et sans lui ou sans elle, vous êtes dans une impasse .
A cause de ce genre d' accidents, alors que je demande que l' équipe se dépêche pour produire des croquis continus, j' ai vraiment fini par réaliser que ça prend du temps de faire des bons croquis, et qu' ils ne peuvent vraiment pas être finalisés complètement avant que le film lui-même soit complètement fini .

Donc, puisque je fais avec les croquis continus ce qui devrait normalement être fait avec le scénario, vous devez pensez que je dénigre les scénarios . Mais ce n' est pas le cas, parce que j' ai toujours envie d' avoir un bon scénario sur lequel je pourrai travailler . Je ne peux rien espérer de mieux que d' avoir un bon scénario qui me tombe dans les mains, ou même mieux, une dizaine de scripts qui me tombe dans les mains, puis je demande si quelqu' un veut un produire un, et je choisis le meilleur .
 



Qu' est ce qui fait un scénario parfait ?

Quand les gens parlent de faire un film, ils utilisent souvent des expressions élogieuses du genre « être créatif » . Et c' est vrai, on fait des choix créatifs . Jusqu' au moment où on a fini par choisir le sujet de son film .
Disons , par exemple, que vous décidiez de faire un film où l' héroïne est une élève en Première au Lycée, qui se demande comment vivre . Eh bien c' est un choix que vous pouvez faire de vous même . Vous prenez un choix parmi une infinité d' autres possibilités . Du coup, lorsque vous écrivez tous vos scénarios, vous avez la possibilité de choisir quel thème utiliser .

Et ce choix, que vous avez fait, provient peut-être de quelques désirs inconscients cachés au fond de vous . Mais une fois que vous avez décidé de réaliser votre film, en réalité, vous ne le faites pas vraiment – c' est lui qui vous fait .


Par exemple, vous pouvez décider que telle personne vis à tel endroit, dans telle situation . Et vous pouvez prendre plusieurs chemins, comme ça, en développant votre histoire . Mais ensuite, lorsque les choses se développent un peu plus, ce sont ces éléments eux-même qui vont commencer à construire le film
Puis finalement, le problème, ça va être que lorsque vous voudrez modifier le scénario dans telle ou telle direction, afin de mieux coller à vos goûts, alors le film va commencer à s' écrouler .


Je dis souvent au gens que les films, c' est pas quelque chose qui se crée dans votre tête, mais dans un monde au dessus (il montre l' espace au dessus de sa tête) .
Une fois que vous avez décidé de réaliser un film, de mettre la machine en marche, dans le Japon d' aujourd' hui, à votre âge, dans les conditions physiques qui vous sont imposées, et avec l' équipe dont vous disposez … Eh bien vous n' avez alors qu' une façon idéale de mener votre projet jusqu' au bout, selon les conditions internes et avec toute l' énergie dont vous disposez .
Il doit y avoir un chemin, une solution spécifique, et le secret, ça va être de trouver ce chemin .


Ca sert à rien d' éviter les responsabilité en se disant que si quelqu’un d' autre a fait tel film de telle façon, alors vous pouvez faire pareil de la même façon, parce que ça va pas marcher . Parce que ça sera pas la meilleure façon de faire . Et quand vous allez réaliser que ça marche pas, vous allez simplement devoir commencer à chercher votre propre idée . Et pourtant, c' est pas non plus dans votre tête que vous allez la trouver .


C' est une des raisons pour lesquelles je passe beaucoup de temps sur les croquis de continuité pendant que je fais un film . C' est quelque chose auquel tu peux pas échapper, et auquel tu dois faire face . Tu dois te battre avec . Et quand tu vas te retrouver bloqué, quelque chose enfoui au plus profond de ton cerveau va commencer à faire le travail à ta place .


C' est la seule façon de le voir . Ça va être une histoire passée dont tu ne te rappelle pas, un mélange de plusieurs choses, quelque chose qui va prendre sens pour toi si tu le fais d' une certaine manière, quelque chose qui semble se situer à la limite de tes capacités …
Et ça va probablement sortir d' un coup, surgit de nulle part .
Donc pour moi, tout le problème, c' est de savoir si je peux me forcer à rester dans cet état . C' est ce qu' il y a de plus important pour moi . Et si j' y arrive, alors je ne fais un film . Au lieu de ça, j' ai l' impression que c' est le film qui me fait .
Ce que j' essaie de dire, c' est que quand vous créez vos scénarios, il n' y a toujours qu' un seul scénario idéal . Il y aura toujours un petit quelque chose, avec un thème particulier, qui ne sera pas forcément en vous mais qui sera toujours quelque part par là [montre l' espace au dessus de sa tête]
  Écriredes scénarios, c' est essayer d' arriver à ça .
C' est pas important, si tu penses utiliser une iconographie particulière, ou si tu te demandes comment tel ou tel truc va évoluer si tu ajoute un élément particulier . Les films étaient autrefois construits à partir de rien . En fait, les premiers films étaient des photos vaguement animées de pièces jouées au théâtre . Les techniques cinématographiques comme les plans rapprochés et autres, ont été développé seulement bien plus tard .


D' ailleurs, tous ces trucs de méthodologie pour écrire des scénarios et des films, en vrai c' est de la fiction . Si tu as une idée de ce que tu veux vraiment faire, tu peux le faire . De ça, j' en suis certain . Et une fois que tu sens que tu vas pouvoir te débrouiller pour faire ton film, tu peux le faire .
Et quand ça va arriver, tu ne le feras pas en utilisant ton sens commun habituel . La chose la plus importante pour toi, ça va être d' essayer aussi dur que tu le peux, de trouver l' intention derrière ce que tu imagines . Cette chose qui semble flotter autour de toi [pointe au dessus de sa tête] .
Sans ça, tu ne seras jamais capable de faire un film.


Quand tu réfléchis à tout ça -qu' on parle de pensées, d' idées, de philosophie, ou même de sentiments, peu importe- dans ce qui se trouve au sein de tout ça, et qui va constituer tes fondements, tu vas retrouver non seulement ta vie de tous les jours, mais aussi les affaires du monde, la politique, même l' économie .
(vo : When you do think of this – wheter we call it your thoughts, ideas, philosophy, or even your feelings – in the midst of this thing that will be your foundation, you will find included not only your daily life, but world affairs, politics, and even economics.)
Et, comme je l' ai dis plus tôt, tu ne pourras pas toujours intégrer tous les éléments – même ceux qui t' intéressent le plus et qui fondent la base de ton monde . Mais le monde entier lui aussi, est en train de lutter parce qu' il ne peut pas faire ça . Donc c' est normal que toi non plus, tu ne puisses pas le faire .
Mais alors pendant que tu lutteras, j' espère qu' enfin, tu vas vivre cette expérience où c' est le film qui te construis . 

Miyazaki Starting Point 1979-1996 : citations et traductions chap 1 : preface

Saluut .

Bon ça fait une plombe que j' ai pas posté . J' aurai mille truc à dire là dessus mais au fond je pense que c' est pas forcément interessant de le poster ici .
Je me dis juste que de manière générale j' ai perdu un peu ce truc d' ado grande gueule qui l' ouvre, qui dit son avis, pour être un vieux con plus reservé, plus prudent, mais qui du coup est un peu plus chiant . J' ai pensé à ça récemment en revoyant des vielles critiques dans Metal Hurlant, je me suis dit que parfois, c' est mieux de dire des conneries avec force et passion que de se garder seulement à epximer des avis reservés, balancés, prudents ... J' imagine qu il y a un juste milieu à tout ça .

Le pire c' est que j' ai plein d' articles sous le coudes, que j' ai écris sans poster au final . Je sais même pas quel reserve j' ai finis par avoir, mais j' aimerais que ça change . Moi ça me fait chier cette peur, cette prudence que j' ai pu construire depuis quelque temps . Parce que le pire, je crois, c' est que j' ai pas seulement ça dans les articles, mes aussi dans mes projets personnels .


Bref, on passe au vif du sujet :


J' ai commandé 2 bouquins, Miyazaki Starting Point  1979-1996 et Miyazaki Turning Point 1996-2008 .
 
Tous les 2 en anglais uniquement (ou ptet en jap si jamais vous lisez haha)
J' ai pas lu le 2eme que j' ai perdu comme une merde .
Mais j' ai lu le premier et, évidemment, c' est génial . C' est des regroupement d' interviews, de discours, de recherches graphiques et autres dessins de Miyazaki .
Les dessins , perso je m' en foutais un peu, c' est pas particulierement epoustouflant ou interessant et y a déjà mille truc bien plus fou sur le net .
Ce qui est interessant c' est ce que dis Miyazaki . Et ça dit un peu de tout et n' importe quoi . Donc je pense que ça peut vraiment plaire à tout le monde, de l' animateur au spectateur lambda . Parce que ça parle du boulot, techniquement, socialement, economiquement,mais aussi de la vision de la vie, de la reception de l' animation au japon, de la nature evidemment, et de plein d' autres trucs comme le manga, le gekiga (ouioui car miyazaki à un moment, voulait faire du gekiga, sisi) tezuka, la planete sauvage, le roi et l oiseau, et plein d' autres conneries diverses et variées .

Donc voilà, si ça vous interesse, courrez depenser vos thunes dans cet objet .



Et en attendant, j' ai fait quelques traductions de mon côté . Je vous les laisse dispo .
Alors c' est pas toujours super bien traduit parceque je suis pas traducteur et parce que le bouquin lui même est traduit du japonais et parfois en interview haute voix, donc vraiment c etait pas toujours évident .


Vu que j' ai traduis des tonnes et des tonnes, je vais diviser les posts, par catégories sinon ça va faire trop indigeste .


Donc je commence seulement avec la préface de John Lasseter de Pixar :


J' ai utilisé des scènes de Totoro pour des cours aux animateurs de Pixar.
Pour moi, un des éléments de base pour définir la personnalité d' un personnage animé, c' est de montrer la même action jouée par 2 personnages différents .
Personne ne fais la même chose de la même façon . personne .
En utilisant cette technique, les personnages prennent vraiment une personnalité qui leur est propre .
Il y a une scène dans Totoro, quand Mei et sa grande sœur Satsuki explorent leur nouvelle maison ;
Satsuki est en train de courir partout en ouvrant des portes au hasard . Puis Mei arrive et fait la même chose, mais elle le fait comme une jeune enfant .Cette scène dit à l' audience que Mei est la plus jeune des 2 filles . Il n y a rien a ajouter, c' est tellement clair et évident .
J' ai toujours aimé cette scène en particulier, a la fois pour sa simplicité et pour la crédibilité des personnages qu' elle présente .

Une autre chose qui est très importante dans la réalisation de films .quelque chose à la quelle on fait vraiment attention à Pixar, c' est le pacing (note kaze: je laisse le mot en anglais parce que je trouve pas trop d' équivalent à par le « rythme » et parcequ' il explique sa définition) .
Le pacing c' est le timing d' une prise de vue apres prise de vue apres prise de vue.
Je suis toujours en train de penser aux films faits à Hollywood. Ils ont tous une tendance a faire les choses extrêmement rapides au niveau du pacing.
Je sais pas pourquoi c' est comme ca . Peut etre une influence du jeu video ou des clips musicaux, ou le résultat de notre société toujours en mouvement .
Peu importe, je pense que les directeurs, éditeurs, et studios se sentent obligé de presser l' action jusqu' à une vitesse infernale.
Voici une phrase qu' un certain exécutif de studio utilisait quand il sentait qu' un films etait en train de ralentir . Il disait « Je vais chercher des popcorn » . Il pensait qu' à moins qu' un film roule à toute allure sans s' arrêter, jusqu' à la conclusion, l' audience perdrait automatiquement son intérêt pour le film . Je suis pas d' accord du tout .
Les choses n' ont pas besoin d' être plus rapide tout le temps . C' est une des choses que les films de Miyazaki m' ont appris. Particulièrement Mon Voisin Totoro .
Ses films sont bien mesurés, il y a à la fois des moments rapides, et des moments lents .
On peut même revenir au chateau de Cagliostro et s' en apercevoir . La voiture parcourant la colline est une de mes scènes préférées . Juste avant, Lupin à un pneu crevé et s' arrête au bord de la route .
Il monte sur le toit et s' assoit juste pour regarder le ciel . Les nuages avancent et le vent souffle, on nous montre un champ d' herbes... Et d' un coup on entend ce « Vroooo » . Miyazaki san permets à Lupin de réagir avec un regard l' air de dire« C' etait quoi ça ? » juste avant qu' une voiture passe à toute allure devant lui .
Ca installe la scène de course de façon tellement belle, grace au moment calme juste avant . Ca c' est le « pacing » .



dimanche 14 juillet 2013

analyse d' intros (spiderman 2, Blue Velvet, Edouard aux Mains d' Argents, American Beauty)

Ouai donc je reprend une vieille analyse sur l' introduction dans les films, pour y ajouter une autre analyse d' intro plus récente .


D' abord, il me semble qu' il y a des tonnes d' intros toutes tres variées et tres differentes . Mais en général, le point commun c' est d' exposer le thème de l' histoire, l' ambiance, etc.
Comme une invitation au spectateur, genre "voici dans quoi tu t' embarques" . Alors évidemment on peut jouer sur les codes, mener le spectateur vers une fausse piste .

Par exemple l' intro de Blue Velvet de David Lynch, qui represente bien son trip global :





On commence comme si on matait un vieux film sympa, genre american dream . Et petit à petit l' atmosphère devient angoissant .
Alors je crois qu' il expliquait ça pour la série Twin Peaks mais je pense que ça peut se rapporter à Blue Velvet, c' est que lui il avait connu des endroits comme ça aux Etats Unis où tout le monde avait l' air sympa, souriant et tout alors qu' au final beaucoup de personnes cachaient des aspects beaucoup plus sombres . C' est un peu ça Blue Velvet . Des histoires sordides bien cachées .
Donc au final, l' intro remplit bien son rôle en nous preparant un peu à l' univers du film .


Une de mes intros préférées, de mon film de super héros préféré, c' est celle de Spiderman 2, de Sam Raimi



J' arrive pas à trouver de vidéo mais rien que le dialogue me semble assez parfait . On commence sur un plan de Mary Jane Watson, qui dezoom pour se rendre compte qu' il s' agit d' une géante affiche publicitaire que Peter Parker est en train d' admirer .



She looks at me every day.

Mary Jane Watson.             

Oh, boy. If she only knew how I felt about her.

But she can never know.

I made a choice once to live a life of responsibility.

A life she can never be a part of.

Who am I?

I'm Spider-Man, given a job to do.

And I'm Peter Parker, and I, too, have a job.

Parker. Parker! (c' est son boss qui l' appelle)

En quelques mots, on a résumé le problème principale du héros . 
Peter Parker a une autre identité: Spiderman . On distingue bien les 2 personnes et leur responsabilités propres .
Il aime MJ, mais cet amour n' est pas compatible avec les responsabilités de Spiderman .
On expose ici le dilemme . Et le choix exposé dans cet intro va se retrouver durant toute l' histoire jusqu' au climax de fin




Maintenant American Beauty de Sam Mendes à partir d' un scénario original de Alan Ball pour comparer .




De tête, dans American Beauty, il s' agit d' un père (Lester) dont le but est de mener sa vie comme il l' entend sans se soucier des règles établies . Avec les valeurs et problèmes qui en découlent : (le courage de dire merde, vivre un peu en marginalité) .

Pré intro :

Jane décrit son problème devant une caméra : Elle hait son père car, quand elle ramène sa copine à la maison, Jane voit qu' il a envie de se la faire . Son copain lui demande « tu veux que je le tue pour toi ? » Elle répond oui .

Cette intro expose la situation dans laquelle se trouve Jane et l' objectif : tuer papa .

On affiche ensuite le titre « American Beauty » puis on lance la vraie intro :

On apprend que Lester, le papa va effectivement mourir bientôt .

SPOILER : On associe donc la mort du papa à cet inconnu qui parle à Thora Birch, mais il s' agit d' une fausse piste, on le verra plus tard dans le film .

Mais dans cette intro, on en apprend surtout sur la situation de Lester . Et on décrit sa famille (sa femme, sa fille) .

Il faut noter qu' ici, l' intro est directement lié à la fin, non seulement par les choix que va devoir faire Lester lors du climax, mais aussi par la conclusion qui suit le climax .
En effet, on entre dans l' histoire avec un plan aérien sur une banlieue américaine, en expliquant qu' il s' agit d' une histoire banale d' un type banal dans une ville banal .
Et lors de la conclusion, on finit sur ce plan aérien, en expliquant qu' il ne s' agissait que d' une histoire banale et universelle, une histoire que tout le monde vit un jour .

Voyons comment c' est foutu :

LESTER (V.O.)
My name is Lester Burnham. This is my neighborhood. This is my street. This... is my life. I'm forty-two years old. In less than a year, I'll be dead.



C' est subtil mais la façon dont la phrase est tournée montre que Lester Burnham est un type plus que banal : Son voisinnage, sa rue = sa vie .
Il faut aussi noter que si l' intro se fait avec un monologue voix-off du protagoniste, tout comme dans Spiderman 2 . La difference ici, c' est que le protagoniste qui parle vient du futur : il s' agit du Lester mort qui raconte son histoire .
Il peut donc se décrire avec un certain recul (car le Lester mort a beaucoup changé depuis le début de l' histoire)






Puis un plan en plongée totale où il se reveille :



LESTER (V.O.)
Of course, I don't know that yet.
(He rolls over, looks up at us and sighs. He doesn't seem too thrilled at the prospect of a new day.
LESTER (V.O.) (cont'd) )
And in a way, I'm dead already.

Le « I m dead already » ne veut pas dire qu' il est déjà mort car le danger est imminent, mais plutôt qu' il est déjà mort car il ne vit pas pleinement sa vie .


Puis un travelling où on le voit en train de se masturber dans la douche :

LESTER (V.O.)
(amused)
Look at me, jerking off in the shower.
(then)
This will be the high point of my day. It's all downhill from here.

Bon là, on a la même info, à savoir que Lester est un mec qui vit comme prisonnier. Son seul moment de liberté étant la douche du matin .


L' intro est un peu longue donc je fais bref :

Il regarde par la fenêtre et observe sa femme qui parle aux voisins : par sa façon de parler et l' analyse qu' en fait Lester en voix off, on comprend qu' il s' agit d' une meuf tient à maîtriser entièrement son image, et qui veut avoir l' air de la femme parfaite .
On en vient à sa fille Jane en train de consulter des sites de chirurgie esthétique pour avoir des seins : le type même de l' ado complexée

LESTER (V.O.) (cont'd)
Janie's a pretty typical teenager. Angry, insecure, confused. I wish I could tell her that's all going to pass...
(Outside, a CAR HORN BLARES. Jane stuffs items into her BACKPACK. )



LESTER (V.O.) (cont'd)
But I don't want to lie to her.



Ils sont en retard, la femme de Lester le presse, mais il fait tomber tout le contenu de sa valise, comme une merde .

LESTER (V.O.)
Both my wife and daughter think I'm this gigantic loser, and... they're right.



Ils grimpent dans la voiture, démarrent, et la journée chiante et habituelle va commencer .



Donc voilà . On a les persos :

Un père loser qui se plie aux normes pour devenir ce papa banal qui ne de profite jamais de sa vie .
La mère : une femme qui tient à entretenir son apparence de femme parfaite .
La fille : une ado complexée .

La situation :
Lester va bientôt crever .


Puis dans les dernires lignes de dialogues, on voit pointer l' objectif de Lester :


LESTER (V.O.)
I have lost something. I'm not exactly sure what it is, but I know I didn't always feel this... sedated. But you know what? It's never too late to get it back.

Il n' est jamais trop tard : l' objectif est de se sortir de cette vie léthargique . De retrouver cette énergie qu' il a perdu .

Donc ici la même chose . Via l' intro, on a cerné les personnages . Evidemment, la direction de l' histoire sera directement liée à leur caractères, à leur problèmes .
Puis l' objectif nous est annoncé de façon assez claire : sortir de la vie monotone, profiter de la vie .




Le cas d' Edouard aux Mains d' Argent est aussi un cas, où intro et climax sont reliés .











On commence dans une chambre d' enfant . Avec sa grand mère présente . J' adore comment la fille est toute petite dans ce lit gigantesque . J' aurai tellement trippé si j avais eu un lit comme ça étant gosse haha .





OLD KIM
                Snuggle in, sweetie. It's cold out there.
                
                                GRANDDAUGHTER
                Why is it snowing, grandma? Where does it come 
                from?


Alors on commence avec un dialogue classique pour une intro .

Non seulement elle pose l' ambiance . Elle annonce ce à quoi on doit s' attendre du film .
Elle a un thème : la neige et toute sa symbolique (la magie de noël, tout ça) .
Et en plus elle pose une question à laquelle on répondra juste à la fin du film (avant l' arrivée d' Edouard, y avait pas de neige) .

Le principe de l' intro aussi, qui veut qu' une vieille dame raconte une histoire qui se révèlera être la sienne, est un mode qui convient bien au film puisque, plus qu' un effet de style, c' est une façon d' annoncer au spectateur qu' il va suivre un conte pour enfant (même si il a quelques côtés adultes)


Maintenant si on compare à la fin . L' histoire est finie et on revient dans cette chambre avec la narratrice du conte, et sa petite fille .


GRANDDAUGHTER
                How do you know he's still alive.
                
                                OLD KIM
                I don't know. Not for sure. But I believe he 
                is. You see, before he came down here, it never 
                snowed. And afterwards it did. If he weren't up 
                there now, I don't think it would be snowing. 
                Sometimes you can still catch me dancing in it.

On répond donc à la question "d' où vient la neige ?" : "Ca vient d' Edward . C' est probablement un signe qu' il vit encore là haut dans son drôle de chateau "