D' abord, il me semble qu' il y a des tonnes d' intros toutes tres variées et tres differentes . Mais en général, le point commun c' est d' exposer le thème de l' histoire, l' ambiance, etc.
Comme une invitation au spectateur, genre "voici dans quoi tu t' embarques" . Alors évidemment on peut jouer sur les codes, mener le spectateur vers une fausse piste .
Par exemple l' intro de Blue Velvet de David Lynch, qui represente bien son trip global :
On commence comme si on matait un vieux film sympa, genre american dream . Et petit à petit l' atmosphère devient angoissant .
Alors je crois qu' il expliquait ça pour la série Twin Peaks mais je pense que ça peut se rapporter à Blue Velvet, c' est que lui il avait connu des endroits comme ça aux Etats Unis où tout le monde avait l' air sympa, souriant et tout alors qu' au final beaucoup de personnes cachaient des aspects beaucoup plus sombres . C' est un peu ça Blue Velvet . Des histoires sordides bien cachées .
Donc au final, l' intro remplit bien son rôle en nous preparant un peu à l' univers du film .
Une de mes intros préférées, de mon film de super héros préféré, c' est celle de Spiderman 2, de Sam Raimi
J' arrive pas à trouver de vidéo mais rien que le dialogue me semble assez parfait . On commence sur un plan de Mary Jane Watson, qui dezoom pour se rendre compte qu' il s' agit d' une géante affiche publicitaire que Peter Parker est en train d' admirer .
She looks at me every day. Mary Jane Watson. Oh, boy. If she only knew how I felt about her. But she can never know. I made a choice once to live a life of responsibility. A life she can never be a part of. Who am I? I'm Spider-Man, given a job to do. And I'm Peter Parker, and I, too, have a job. Parker. Parker! (c' est son boss qui l' appelle) En quelques mots, on a résumé le problème principale du héros . Peter Parker a une autre identité: Spiderman . On distingue bien les 2 personnes et leur responsabilités propres . Il aime MJ, mais cet amour n' est pas compatible avec les responsabilités de Spiderman .
On expose ici le dilemme . Et le choix exposé dans cet intro va se
retrouver durant toute l' histoire jusqu' au climax de fin
Maintenant American Beauty de Sam Mendes à partir d' un scénario original de Alan Ball pour comparer
.
De tête, dans American Beauty, il s'
agit d' un père (Lester) dont le but est de mener sa vie comme il l'
entend sans se soucier des règles établies . Avec les valeurs et
problèmes qui en découlent : (le courage de dire merde, vivre un
peu en marginalité) .
Pré intro :
Jane décrit son problème devant une
caméra : Elle hait son père car, quand elle ramène sa copine à la
maison, Jane voit qu' il a envie de se la faire . Son copain lui
demande « tu veux que je le tue pour toi ? » Elle répond
oui .
Cette intro expose la situation dans laquelle se trouve Jane et l' objectif : tuer papa .
Cette intro expose la situation dans laquelle se trouve Jane et l' objectif : tuer papa .
On affiche ensuite le titre « American
Beauty » puis on lance la vraie intro :
On apprend que Lester, le papa va
effectivement mourir bientôt .
SPOILER : On associe donc la mort du papa à cet inconnu qui parle à Thora Birch, mais il s' agit d' une fausse piste, on le verra plus tard dans le film .
Mais dans cette intro, on en apprend surtout sur la
situation de Lester . Et on décrit sa famille (sa femme, sa fille) .
Il faut noter qu' ici, l' intro est
directement lié à la fin, non seulement par les choix que va devoir
faire Lester lors du climax, mais aussi par la conclusion qui suit le
climax .
En effet, on entre dans l' histoire avec un plan aérien sur une banlieue américaine, en expliquant qu' il s' agit d' une histoire banale d' un type banal dans une ville banal .
En effet, on entre dans l' histoire avec un plan aérien sur une banlieue américaine, en expliquant qu' il s' agit d' une histoire banale d' un type banal dans une ville banal .
Et lors de la conclusion, on finit sur
ce plan aérien, en expliquant qu' il ne s' agissait que d' une
histoire banale et universelle, une histoire que tout le monde vit un
jour .
Voyons comment c' est foutu :
LESTER (V.O.)
C' est subtil mais la façon dont la phrase est tournée montre que Lester Burnham est un type plus que banal : Son voisinnage, sa rue = sa vie .
Il faut aussi noter que si l' intro se fait avec un monologue voix-off du protagoniste, tout comme dans Spiderman 2 . La difference ici, c' est que le protagoniste qui parle vient du futur : il s' agit du Lester mort qui raconte son histoire .
Il peut donc se décrire avec un certain recul (car le Lester mort a beaucoup changé depuis le début de l' histoire)
Puis un plan en plongée totale où il se reveille :
LESTER (V.O.)
Of course, I don't know that yet.
(He rolls over, looks up at us and sighs. He doesn't seem too thrilled at the prospect of a new day.
LESTER (V.O.) (cont'd) )
And in a way, I'm dead already.
Le « I m dead already » ne
veut pas dire qu' il est déjà mort car le danger est imminent, mais plutôt
qu' il est déjà mort car il ne vit pas pleinement sa vie .
Puis un travelling où on le voit en train de se masturber dans la douche :
(amused)
Look at me, jerking off in the shower.
(then)
This will be the high point of my day. It's all downhill from here.
Bon là, on a la même info, à savoir
que Lester est un mec qui vit comme prisonnier. Son seul moment de
liberté étant la douche du matin .
L' intro est un peu longue donc je fais bref :
Il regarde par la fenêtre et observe sa femme qui parle aux voisins : par sa façon de parler et l' analyse qu' en fait Lester en voix off, on comprend qu' il s' agit d' une meuf tient à maîtriser entièrement son image, et qui veut avoir l' air de la femme parfaite .
On en vient à
sa fille Jane en train de consulter des sites de chirurgie esthétique
pour avoir des seins : le type même de l' ado complexée
LESTER (V.O.) (cont'd)
Janie's a pretty typical teenager. Angry,
insecure, confused. I wish I could tell her that's all going to
pass...
LESTER (V.O.) (cont'd)
(Outside, a CAR HORN BLARES. Jane stuffs items into her BACKPACK. )
LESTER (V.O.) (cont'd)
But I don't want to lie to her.
Ils sont en retard, la femme de Lester le presse, mais il fait tomber tout le contenu de sa valise, comme une merde .
LESTER (V.O.)
Both my wife and daughter think I'm this gigantic loser, and... they're right.
Ils grimpent dans la voiture, démarrent, et la journée chiante et habituelle va commencer .
Donc voilà . On a les persos :
Un père loser qui se plie aux normes pour devenir ce papa banal qui ne de profite jamais de sa vie .
La mère : une femme qui tient à entretenir son apparence de femme parfaite .
La fille : une ado complexée .
La situation :
Lester va bientôt crever .
Lester va bientôt crever .
Donc ici la même chose . Via l' intro, on a cerné les personnages . Evidemment, la direction de l' histoire sera directement liée à leur caractères, à leur problèmes .
Puis l' objectif nous est annoncé de façon assez claire : sortir de la vie monotone, profiter de la vie .
Le cas d' Edouard aux Mains d' Argent est aussi un cas, où intro et climax sont reliés .
On commence dans une chambre d' enfant . Avec sa grand mère présente . J' adore comment la fille est toute petite dans ce lit gigantesque . J' aurai tellement trippé si j avais eu un lit comme ça étant gosse haha .
OLD KIM Snuggle in, sweetie. It's cold out there. GRANDDAUGHTER Why is it snowing, grandma? Where does it come from?
Alors on commence avec un dialogue classique pour une intro .
Non seulement elle pose l' ambiance . Elle annonce ce à quoi on doit s' attendre du film .
Elle a un thème : la neige et toute sa symbolique (la magie de noël, tout ça) .
Et en plus elle pose une question à laquelle on répondra juste à la fin du film (avant l' arrivée d' Edouard, y avait pas de neige) .
Le principe de l' intro aussi, qui veut qu' une vieille dame raconte une histoire qui se révèlera être la sienne, est un mode qui convient bien au film puisque, plus qu' un effet de style, c' est une façon d' annoncer au spectateur qu' il va suivre un conte pour enfant (même si il a quelques côtés adultes)
Maintenant si on compare à la fin . L' histoire est finie et on revient dans cette chambre avec la narratrice du conte, et sa petite fille .
GRANDDAUGHTER
How do you know he's still alive. OLD KIM I don't know. Not for sure. But I believe he is. You see, before he came down here, it never snowed. And afterwards it did. If he weren't up there now, I don't think it would be snowing. Sometimes you can still catch me dancing in it.